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2020 restera dans nos esprits une année particulière compte tenu du COVID-19.  À savoir maintenant si c’est la pandémie qui a modifié notre perception ou bien les conditions qui sont effectivement différentes des précédentes.

En termes de pluviométrie 2020 ressemble un peu à 2019 avec de forts cumuls en début d’hiver (octobre et novembre) puis une accalmie avant de bonnes pluies en avril, mai et tout début juin. Il y avait donc de bonnes réserves ; seules les vignes sur des sols très maigres ne pouvant pas constituer assez de stock allaient souffrir de la sécheresse de l’été.

Les deux faits remarquables de ce millésime sont un hiver chaud et du gel au printemps. En effet, nous n’avons quasiment pas eu de températures négatives en hiver, ce qui a permis à la vigne de démarrer très tôt. Les parcelles taillées en premier ont subi le gel du 26 mars (pluie vers 22h et -3°C à 6h). Toutes les vignes taillées tardivement n’avaient heureusement pas encore débourré.

Ce sont probablement ces deux facteurs qui peuvent expliquer tous les chamboulements que nous avons noté dans les maturités. Normalement, nous connaissons un enchainement assez classique des vendanges. Or, cette année il fallait « casser le disque dur » et repartir à zéro (ce que nous devrions normalement faire chaque année mais la force de l’habitude nous le fait oublier). Même en tenant compte du gel et de son impact retard, il nous a fallu composer avec des maturités chaotiques et peu compréhensibles. Le charme du millésime 2020 !

Nous avons finalement commencé à vendanger le 24 août avec des grenaches à la véraison peu marquée malgré de bons degrés pour le rosé. Ensuite, très tôt, nous avons ramassé des mourvèdres issus des coteaux épargnés par le gel à la Laidière. Puis, les premiers cinsaults avant la majorité des mourvèdres. Certains grenaches n’étaient vraiment matures qu’à la toute fin des vendanges. Compte tenu de ces maturités baroques, nous avons dû vendanger les blancs en 4 fois ce qui ne nous était jamais arrivé. Les vendanges auront duré 4 semaines pour finir le 18 septembre avant de gros épisodes orageux qui n’auraient amené rien de bon à nos raisins.

Avec la perte d’un fermage assez important et le gel, nous craignions une baisse significative de la production. La baisse est certaine mais sera limitée grâce à l’entrée en production de jeunes greffés et étonnamment d’assez bons rendements en jus, surtout sur les mourvèdres.

Les conditions particulières du millésime 2020 donnent en ce début d’octobre une palette de vins très large, extrêmement variée dans chaque couleur sur le plan aromatique. Les structures tanniques sont très soyeuses. De quoi s’amuser lors des assemblages !