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Après 2022, nous osons espérer que les sceptiques au sujet du réchauffement climatique changeront d’opinion. Tout le monde se souviendra de la conjonction entre chaleur, sécheresse, incendies et orages.

Avec une pluviométrie hivernale bien moindre qu’en 2019 et 2020 mais supérieure à celle de 2021 (soit du 1er octobre au 15 août environ 340mm en moyenne sur l’appellation) on pouvait craindre le pire à la suite du déficit de 2021 : en effet, il a très peu plu depuis janvier avec seulement 70mm dont une bonne partie de petites pluies suivies de gros coups de mistral. Dans le même temps, les températures atteignaient des records avec par exemple 26°5 de moyenne en juillet soit 4° de plus que la moyenne des 25 dernières années. La vigne a malgré tout résisté et montre moins de signes de faiblesse qu’en 2020. Est-ce dû à un arrêt de fonctionnement de la vigne à cause de l’effet four du millésime ou bien à une saison moins ventée ?

Toujours est-il que nous attendions un peu d’eau pour aider à finir le cycle de maturation. La deuxième quinzaine d’août nous nous apprêtions à commencer les vendanges quand un gros épisode orageux le matin du 17 nous a apporté l’eau tant espérée mais avec de la grêle… Des impacts sur presque toutes les grappes avec des baies au sol ou éclatées ; le plus marquant restera sans doute l’impression que les vignes ont subi un très gros stress ; le stress dont elles ne se sont pas vraiment relevées.

Nous avons commencé le 22 août par les grenaches pour le rosé avec des inquiétudes pour les degrés élevés. Puis, les autres cépages et les rouges ont suivi rapidement. Une nouvelle pluie a fait du bien aux sols mais n’a pas permis de lever le stress des vignes impactées par la grêle et la canicule auparavant.  Comme en 2017, nous avons terminé le 12 septembre avec une récolte encore plus petite. C’est bel et bien la quatrième et la plus significative baisse depuis 2018. On peut l’expliquer par l’effet cumulatif des stress de chaleur ou de sécheresse de ces dernières années qui ont conditionné une sortie de fleurs moins importante.

Au final, les vins sont fins avec de belles fraîcheurs assez inattendues. Les couleurs et les structures sont moins impressionnantes que ces dernières années mais les équilibres sont très satisfaisants et nous devrions avoir de beaux vins puisque l’état sanitaire était parfait, même après la grêle.